Exposition : expédition au Spitzberg

Exposition : expédition au Spitzberg

Présenté en 2021-2022 au Museum d’Histoire Naturelle de Fribourg, en Suisse, L’exposition ‘Expédition Spitzberg’ retrace l’aventure humaine et scientifique d’une de nos missions à la recherche de fossiles en arctique.  

L’exposition est organisée suivant deux thématiques traitées en parallèle : d’une part l’aventure au jour le jour de l’équipe, d’autre part l‘histoire de la vie sur Terre au long des derniers 400 millions d’années tel que nos découvertes permettent de la reconstituer.

 

L’expédition

Les relations humaines dans l’équipe étaient un aspect fondamental de l’aventure. Les émotions de chacun des membres de l’équipe sont racontées au fur et à mesure de l’expédition via des récits d’anecdotes et une vingtaine de films.

Comment la démesure des paysages nous a donné l’énergie de nous surpasser lors des randonnées ? Quel a été notre première réaction lorsque nous nous sommes retrouvés face à un ours ? Quels indices nous ont guidés vers nos découvertes les plus fabuleuses ?

CQFD

« CQFD » est l’émission sciences et santé de la Première.

L’équipe de « CQFD » aborde des sujets les plus passionnants, décrypte et explique les découvertes, les maladies et les progrès scientifiques et médicaux.

On dit qu’il fait jours 24/24, mais en réalité je me suis nettement aperçu que le soleil déclinait un peu pendant la nuit en ce mois d’août. Il faisait quelques degrés de moins. Pour me réchauffer pendant mes tours de garde, et pour faire gagner du temps à l’équipe je faisais bouillir de l’eau pour la stériliser avant de remplir toutes les gourdes.

Jean-Charles

En ce qui concerne les relais lors de la garde pour surveiller l’arrivée d’ours, il me semble que le plus fatiguant est de prendre son tour en second. Se faire tirer de la tente après quatre heures de sommeil n’est pas un plaisir ! Le lendemain on se sent aussi cuit qu’après une soirée arrosée : difficile dans ces conditions d’être efficace sur le terrain !

François-Xavier

Moi d’habitude, j’ai peur des gros chiens…; mais là, franchement j’étais plutôt excité ! On avait des fusils de toute façon… Après six missions au Spitzberg, croiser le seigneur des lieux, le dernier soir à Dikson Land, je prends ça comme une révérence de la nature.

Luc

Je n’avais jamais eu l’occasion de voir un pingo en réalité ; c’est tellement étrange aux yeux d’un géographe, ce monticule sorti de nulle part. On se rend vraiment compte de la force de la glace, capable de soulever le sol.

Cédric
1
Personnes
1
Jours d’expédition
1
De randonnées
1
De bateau
1
De fossiles échantillonnés

Notre camp était rudimentaire mais efficace

Dormir et se laver

Nos tentes avaient pour fonction de nous protéger du vent et de l’humidité, mais ce sont les sacs de couchage qui nous gardaient au chaud. Une fois bien emmitouflé, et après une longue journée de marche, on s’endormait instantanément ! Même si certains se sont essayés à une toilette rudimentaire, nous avons pleinement réalisé notre odeur bestiale une fois revenus à la civilisation. Après deux semaines d’efforts continus, même les toiles de tente empestaient le sanglier !

Défier le froid

Lutter contre le froid en continu pendant plusieurs jours a rendu tous nos gestes machinaux et utilitaires. Nous ne ressentions pas le besoin de nous laver, aucun plaisir à manger… Personne ne s’attardait pour discuter le soir : la seule idée que nous avions en tête était de finir de manger pour aller dormir le plus vite possible.

Exposition au Spitzberg

Le contenu d’un sac à dos est réparti entre la nourriture, le matériel de camping et le matériel de fouille…

(Photographie : musée d’histoire naturelle de Fribourg, Michael Maillard).

Manger, boire et « cuisiner »

Toutes les stratégies sont bonnes pour réduire le poids des sacs de randonnée : impossible de transporter des boîtes de conserves…

Nous mangions surtout des plats lyophilisés, ultra légers car déshydratés. Chacun étant responsable de sa nourriture : l’un d’entre nous avait apporté un jambon sec. Certes, il s’est donné la peine de le porter, mais quel privilège !

Chaque matin, nous remplissions nos thermos avec de l’eau de ruisseau que nous faisions bouillir pour la stériliser. Nous n’avions plus qu’à réhydrater nos plats lyophilisés au cours de la journée.

Spitzberg en images
De retour à Longyearbyen, tous au bar autour d’un steak, frites et d’une bonne bière pour fêter le succès de l’expédition !

 L‘histoire de la vie sur Terre au long des derniers 400 millions d’années

Exposition Spitzberg
Exposition Spitzberg

400 millions d’années d’histoire

Les fossiles collectés au cours de l’expédition permettent de raconter en détail deux épisodes de l’histoire de la vie sur Terre, il y a 380 et 250 millions d’années.

La plus ancienne forêt pétrifiée du monde

Nous avons collecté des fossiles de plantes provenant de la plus ancienne forêt fossilisée connue sur Terre, datée d’il y a 380 millions d’années. Le Spitzberg se situait alors à l’équateur et bénéficiait de conditions climatiques idéales pour la croissance végétale. Depuis cette époque, les mouvements tectoniques ont progressivement déplacé le Spitzberg vers le nord sur environ 9 000 km. Un rapide calcul donne une vitesse de déplacement moyenne de l’ordre de 2,5 cm par an, soit le taux des déplacements moyen des plaques tectoniques à l’échelle mondiale. 

Vidéo

L’apparition des premiers supers prédateurs

La suite de l’exposition fait un bon de -380 à -250 millions d’années. À cette époque, les anciens reliefs du Spitzberg étaient déjà largement érodés et la région était recouverte par une mer relativement profonde.

250 millions d’années correspond à la transition de l’ère paléozoïque (primaire) à l’ère mésozoïque (secondaire), marquée par la plus grande extinction de l’histoire de la vie sur Terre. Plus de 80% des espèces se sont éteintes et les écosystèmes les plus diversifiés, dont les récifs coralliens, ont totalement disparu. Les fossiles du Spitzberg nous offrent un aperçu unique de la manière dont le milieu marin s’est progressivement reconstitué après cette crise écologique.

Exposition Spitzberg
Photographie : musée d’histoire naturelle de Fribourg, Michael Maillard

En moins de deux millions d’années, deux groupes de prédateurs totalement nouveaux sont apparus: les salamandres marines et les ichtyosaures. Les premiers spécimens d’ichtyosaures et de salamandres ne dépassaient pas quelques mètres. Cependant, alors que les ichtyosaures se sont rapidement diversifiés et ont atteint des tailles comparables aux baleines actuelles, les salamandres marines ont disparu aussi rapidement qu’elles étaient apparues.

Cet exemple illustre la façon dont différentes formes de vie peuvent proliférer dans une niche écologique laissée vacante après un épisode d’extinction avant que la sélection naturelle ne poursuive son œuvre et ne retienne que les plus aptes. Jamais aucun amphibien ne s’est à nouveau adapté à la vie marine depuis cet épisode.

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